Hubert Robert est à l’honneur dans le musée des beaux-arts rénové de Valence. En toute objectivité (oui, j’ai osé…), la salle où sont accrochés ses dessins est la plus belle. A son grand intérêt se conjugue une parfaite sobriété.
A elle seule, cette salle vaut le déplacement puisqu’on y admire les plus belles feuilles de la période italienne de l’artiste : inventivité des formules alliée à une fulgurance du trait ! Quel plaisir… 35 sanguines, deux lavis, deux dessins à la pierre noire et une sanguine rehaussée de pierre noire, encadrés de feuilles d’or, sur un fond vert pomme que j’ai adoré ! Une vivacité de couleur qui ne cède en rien à la sobriété du mobilier, notamment le coffrage de bois où sera conservé prochainement l’ensemble des dessins de Robert.
Même si la superposition de deux rangées de dessins ne me permettait pas d’apprécier la rangée supérieure autant que la rangée inférieure, les proportions de la salle sont idéales pour s’immerger dans les compositions d’Hubert Robert.
A noter que cette salle est parfaitement complétée par la suivante, consacrée aux peintures de Robert. Depuis presque vingt ans, la directrice du lieu, Hélène Moulin-Stanilas acquiert des toiles qui donnent à voir la variété des sujets, des intérêts, des formats traités par l’artiste. C’est une politique rigoureuse d’acquisition tout à fait exemplaire, car elle n’omet pas les autres périodes et artistes comme Delacroix ou Blanchet plus récemment !
On ne peut achever sa visite au musée, sans s’arrêter à la bibliothèque ouverte au public l’après-midi. Elle s’intègre avec harmonie dans le musée, s’avançant tout en transparence sur la place des ormeaux et attire le visiteur en chemin.
Caroline Moreaux, bibliothécaire guide avec douceur les visiteurs, qui se promènent librement parmi les rayons, puis se montre patiente avec les chercheurs qui comme moi, veulent consulter la très complète documentation sur Hubert Robert.
Pour pousser le fétichisme d’Hubert Robert, il faut monter au belvédère : un beau geste architectural qui va de pair avec un parcours qui se veut pédagogique, puisqu’on profite de la magnifique vue du Rhône et ses environs, après avoir découvert les résultats des fouilles archéologiques locales. Sachez que pour créer le motif de l’habillage de métal, l’architecte Jean-Paul Philippon s’est inspiré d’une branche dessinée par Hubert Robert !